Le Profil Croisé des petites communes : Épisode 2/5 – Le Logement

La France compte 25 724 communes de moins de 1 000 habitants, soit 71% de l’ensemble des communes du pays. Ithéa vous propose une série d’articles socio-démographiques pour comprendre le parcours de vie des habitants des communes de cette strate.

Au programme :

Un second épisode consacré au parc de logement des communes de moins de 1 000 habitants en France.

Quels types de logement sont présents ? Est-ce que les propriétaires sont plus représentés ? Déménage-t-on plus souvent qu’ailleurs ? Est-ce que le bâti est plus récent ?

Des communes avec une part importante de propriétaires

En France, le prix de vente au m² croit avec la strate de la commune, en particulier pour les maisons : les communes de moins de 1 000 habitants enregistrent un prix de vente au m² de 1 565 € contre 3 393 € pour les villes de plus de 100 000 habitants. L’accession à la propriété y est donc plus aisée d’un point de vue financier, ce qui explique, en partie, la part importante de propriétaires dans ces petites communes : 83% des habitants sont propriétaires contre 37% pour les villes de plus de 100 000 habitants.

Une étude de l’INSEE précise que les propriétaires sont effectivement plus présents dans les « couronnes des pôles locaux, les espaces péri-urbains et les arrière-pays peu denses ». Elle souligne également des disparités selon les régions puisque « la propriété occupante est plus présente dans le nord de la France, dans l’arrière-pays breton, les Pyrénées et le Val de Loire et diminue dans le quart Nord-Est qui connaît un ralentissement de la périurbanisation ». (Source : « Les conditions de logement en France », INSEE, 2017)

De plus, les propriétaires dans ces petites communes résident plus longtemps au sein d’un même logement que les propriétaires de plus grandes villes (22 ans d’ancienneté d’emménagement contre 19 ans pour les villes de 10 000 à 100 000 habitants). Comme le précise l’INSEE, l’ancienneté d’occupation varie principalement selon le statut et l’âge des occupants : « elle est plus élevée chez les propriétaires qui sont plus âgés ». Comme nous l’avons vu dans l’épisode 1, le vieillissement de la population est plus marqué dans les petites communes.

LE SAVIEZ VOUS ? L’ensemble des communes de moins de 1 000 habitants occupe une superficie de 343 585 km² soit 53% de la superficie totale de la France !
Des logements plus grands et une consommation électrique plus élevée

En lien avec une plus grande disponibilité d’espace, la taille des logements augmente en fonction de la taille du territoire. En effet, les communes de moins de 1 000 habitants comptent 56% de logements de 5 pièces ou plus contre 15% des logements pour les communes de plus de 100 000 habitants.

Quant on s’intéresse à la consommation d’énergie, on s’aperçoit que la part de chauffage individuel électrique est supérieure dans les petites communes par rapport aux grandes villes avec 37% pour les communes de moins de 1 000 habitants contre 32 % pour les villes de plus de 100 000 habitants (agence ORE, 2017).

Toutefois, les petites communes ont un parc de logement relativement récent : 50% des résidences principales ont été construites avant 1970 alors que ce taux est de 54% pour les villes les plus peuplées (> 100 000 habitants). Or, « on considère que les logements les plus anciens sont ceux qui consomment le plus d’énergie, notamment ceux construits avant 1975, date de l’entrée en vigueur de la première réglementation thermique » (Source : « La performance énergétique des logements », CEREMA, 2015). La périurbanisation, soit l’extension des surfaces artificialisées en périphéries des agglomérations urbaines, entraîne une forte construction de logements peut expliquer cette part importante de logements récents dans les petites communes.

Le taux de vacance : un point de vigilance dans les petites communes

La vacance du parc résidentiel est légèrement plus élevée dans les communes de moins de 1 000 habitants par rapport aux communes plus peuplées : 8,6% du parc de logement des communes de moins de 1 000 habitants est vacant, contre 7,9% pour les communes de 1 000 à 10 000 habitants. Ce taux a augmenté de +1,9% entre 2006 et 2016 contre +1% pour les grandes villes de plus de 100 000 habitants.

Le phénomène de vacance est particulièrement observé sur les commerces des petites et moyennes communes rurales. Un constat détaillé notamment au sein du rapport de l’Inspection Générale des Finances de 2016 qui évoque « près d’un rideau sur dix baissé dans les centres des villes moyennes en France » (Source : « La revitalisation commerciale des centres-villes », Inspection Générale des Finances, Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable, 2016).

Pour faire face à cette situation, plusieurs communes ont expérimenté des initiatives de revitalisation de lieux (anciens logements, friches industrielles, anciens bâtiments publics…).

C’est le cas à Ribiers, dans les Hautes-Alpes (05), où le maire de la commune de 740 habitants a permis la transformation d’un ancien presbytère quasi à l’abandon en quatre logements sociaux dans le cadre d’un bail emphytéotique de 50 ans avec le diocèse de Gap qui engage la commune à la rénovation du bâtiment. Pour conserver les éléments remarquables du monument, les travaux prévoient de nombreuses modalités : portes menuisées, sols en tomettes… pour un montant de 482 000 euros (dont 187 000 euros de subventions de l’Etat, du Département et de la Région). Par ailleurs, les matériaux utilisés sont aussi éco-responsables (réducteur de pression d’eau, poêles à granules, chaux chanvre dans les murs…) permettant de réduire la facture énergie des locataires. Une expérience avec une triple vocation : valorisation du patrimoine, protection de l’environnement et insertion par le logement !

D’autres exemples d’actions mises en place par des collectivités et CCAS/CIAS dans la bibliothèque de bonnes pratiques locales en cliquant ici

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