Le Profil Croisé des petites communes : Épisode 1/5 – Portrait des habitants

La France compte 25 724 communes de moins de 1 000 habitants, soit 71% de l’ensemble des communes du pays. Ithéa vous propose une série d’articles socio-démographiques pour comprendre le parcours de vie des habitants des communes de cette strate.

Au programme :

Un premier épisode consacré au profil des habitants des communes de moins de 1 000 habitants en France. Quelle est la répartition par âge ? Y a-t-il beaucoup de familles ? S’agit-il de communes dites « de classes moyennes » ? Quelle place du monde agricole ?

Des profils socio-économiques qui évoluent

Les petites communes sont souvent assimilées à des territoires ruraux. Si la part des agriculteurs y est effectivement plus importante que sur des territoires plus peuplés (3% de la population des communes de moins de 1 000 habitants), cette tendance semble évoluer. Conformément aux mutations des secteurs en France, les agriculteurs sont de moins en moins nombreux dans les communes de moins de 1 000 habitants avec une baisse de 23% entre 2006 et 2016.

En parallèle, la progression des cadres sur ces territoires est également notable : on comptabilise +22% de cadres et professions intellectuelles supérieures sur cette même période. La part d’artisans, commerçants et chefs d’entreprises, ainsi que les professions intermédiaires augmente aussi de manière aussi significative (+ 19%).

Un constat similaire se dessine lorsque l’on s’intéresse au niveau de diplôme obtenu. En effet, si la part des non-diplômés ou diplômés de CAP-BEP est plus importante dans les communes de moins de 1 000 habitants (29% et 30% de la population respectivement), la part des diplômés de l’enseignement supérieur évolue de +11% et celle des non-diplômés diminue de 28%.

Des inégalités moins marquées

Par ailleurs, le revenu moyen est de 25 487 € pour les habitants des communes de moins de 1 000 habitants (=somme des revenus de l’ensemble des foyers fiscaux / total des foyers fiscaux).

Si ce revenu est inférieur aux communes de taille moyenne, il est supérieur aux communes de plus de 100 000 habitants ! Ce constat semble paradoxal puisque les grandes villes représentent la strate où les cadres et professions intellectuelles supérieures sont largement représentés (19% de la population) et où les diplômés de l’enseignement supérieur sont les plus présents (43% de la population).

Cette situation peut s’expliquer par le fait que les inégalités semblent moins présentes sur les petites communes avec des revenus davantage « concentrés ». Par exemple, le nombre de « travailleurs pauvres » y serait légèrement moins élevé : 21% de bénéficiaires de la prime d’activité contre 24% pour les communes entre 1 000 et 100 000 habitants.

Des communes familiales…. malgré un vieillissement plus marqué

Comme on pouvait s’y attendre la pyramide des âges illustre une population plus âgée dans les petites communes. Néanmoins, elle fait aussi état d’une population familiale. La part des couples avec enfants (près d’un ménage sur trois) confirme cette hypothèse.

Dans les petites communes, une personne sur deux de 15 ans ou plus est mariée. Ce chiffre n’est que d’une personne sur trois pour les villes de plus de 100 000 habitants. Il semble donc que les schémas familiaux traditionnels soient plus présents sur ces territoires.

La bonne pratique : des espaces de démocratie à taille humaine

Du fait d’une population plus restreinte, les petites communes peuvent être de véritables laboratoires de participation citoyenne.

C’est le cas de Taillebois, dans l’Orne (61) où les 170 habitants sont invités régulièrement à coconstruire les politiques communales, voire même à participer à leurs réalisations. En effet, au-delà de la réunion publique annuelle de compte-rendu de mandat, des réunions thématiques viennent approfondir les enjeux majeurs du territoire. « Quarante à soixante personnes participent à chacune de ces réunions, toutes les familles sont représentées. Il ne s’agit pas seulement de  » causer  » pour renouer du lien social mais bien de construire des projets et de les réaliser ensemble. Les choix exprimés sont respectés. » explique le Maire de la commune. Ces débats ont conduit à l’aménagement d’une propriété délaissée à partir d’un groupe projet et de la participation des habitants au défrichage du lieu.  Afin de poursuivre cette dynamique, sept commissions municipales ont été structurées et sont coanimées par des citoyens. « Cette réalisation symbolise le climat de confiance que l’on peut créer dans une collectivité » et qui plus est lorsqu’il s’agit d’une petite commune.

D’autres exemples d’actions mises en place par des collectivités et CCAS/CIAS dans la bibliothèque de bonnes pratiques locales en cliquant ici

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