Insertion professionnelle des jeunes : les dispositifs décryptés

L’insertion professionnelle des jeunes est devenue une priorité pour les acteurs publics et privés depuis la crise sanitaire de 2020. Ces derniers trouvent difficilement un emploi stable à la sortie de leur formation et sont plus fortement touchés par le chômage par rapport au reste de la population active. Ces difficultés s’accentuent lorsque le jeune n’a pas de diplôme ou un niveau de diplôme peu élevé. Pour tenter d’apporter des réponses à ces enjeux, le plan 1 jeune 1 solution propose un accompagnement adapté à chaque jeune ayant entre 16 et 25 ans. Avec l’obligation de formation jusqu’à 18 ans et une meilleure coordination entre les acteurs, les dispositifs se sont élargis pour couvrir toutes les situations : jeunes sans diplôme, en rupture, éloignés de l’emploi ou en difficulté sociale.
Dans cet article, nous vous proposons un tour d’horizon des mesures existantes pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes.
Un accompagnement personnalisé pour l’insertion professionnelle des jeunes
Les Missions Locales, un acteur de premier plan
Les Missions Locales jouent un rôle central dans l’insertion professionnelle des jeunes. Ces structures accueillent les jeunes de 16 à 25 ans qui rencontrent des difficultés d’accès à l’emploi ou à la formation. Elles proposent un accompagnement individualisé, adapté au profil de chacun.
Leur champ d’action est large :
- Élaboration d’un parcours sur mesure avec un conseiller référent
- Orientation vers les offres d’insertion du territoire
- Aide à la recherche d’emploi, à l’accès aux droits, au logement ou à la mobilité
- Mise en relation avec les entreprises locales
- Accompagnement à l’entrée et au maintien dans l’emploi
Grâce à cet accompagnement global, les Missions Locales facilitent l’insertion professionnelle des jeunes en lien étroit avec les réalités économiques locales.
CEJ et PACEA : deux parcours pour structurer l’accompagnement à l'insertion des jeunes
Parmi les dispositifs d’accompagnement à l’insertion professionnelle des jeunes proposés par les Missions Locales, deux parcours se démarquent : le Contrat d’Engagement Jeune (CEJ) et le parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA). L’objectif de ces dispositifs est de permettre l’accès à un emploi durable suite à l’accompagnement.
Le CEJ - favoriser l'insertion professionnelle des jeunes
En novembre 2023, 500 000 CEJ avaient été signés. Selon le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ), en mars 2023, 43% des jeunes bénéficiaires du CEJ suivis par France Travail avaient décroché un contrat de travail de plus de 6 mois, un chiffre passant à 24% pour les jeunes suivis par les Missions Locales.
Le CEJ s’adresse aux jeunes ni en emploi, ni en formation. Il propose un parcours intensif de 6 à 12 mois, avec un accompagnement hebdomadaire de 15 à 20 heures. Les activités incluent :
- Immersions en entreprise
- Ateliers de développement personnel et professionnel
- Aide à la recherche d’emploi
- Accompagnement sur les enjeux de santé, de logement ou de mobilité
Les jeunes peuvent recevoir une allocation allant jusqu’à 561€/mois, selon leur situation. Ce contrat est encadré par un conseiller France Travail ou Mission Locale.
Le PACEA - un complément pour faciliter l'emploi des jeunes
Le PACEA est un parcours plus souple porté exclusivement par les Missions Locales. Il constitue une alternative ou un complément au CEJ et s’adresse aux jeunes étant les plus éloignés de l’emploi. Ce dispositif s’appuie sur une phase de diagnostic de la situation du jeune par le conseiller de la Mission Locale. L’accompagnement est défini en phases (jusqu’à 24 mois) avec des évaluations régulières mis en place par le conseiller et le jeune. Il comprend :
- Formations
- Stages
- Préparation à l’emploi
- Actions d’insertion externe (école de la 2e chance, service civique…)
Le PACEA peut également donner droit à une allocation. Le montant est défini par la structure accompagnatrice en fonction des besoins financiers du jeune (logement, alimentation) et de son projet professionnel (transports, matériel, etc.).
La formation et les contrats aidés, leviers essentiels pour l’emploi des jeunes
La formation pour favoriser l'insertion professionnelle des jeunes
L’insertion professionnelle des jeunes passe aussi par la formation. Plusieurs dispositifs permettent de construire ou reconstruire un projet professionnel.
- Les Périodes de Mise en Situation en Milieu Professionnel (PMSMP) : stages de découverte en entreprise, de 1 jour à 4 semaines, accessibles dès 18 ans.
- L’École de la 2e Chance (E2C) : pour les jeunes sans diplôme ni qualification. Elle offre une remise à niveau, une alternance en entreprise et un accompagnement personnalisé.
- L’Etablissement pour l’insertion dans l’emploi (EPIDE) : pour les 17-25 ans en voie de marginalisation. Inspiré d’un modèle militaire, il propose un contrat de volontariat de 8 à 24 mois avec internat, formation de base et stages professionnels. Il existe 20 EPIDE en France.
Ces structures offrent aux jeunes un cadre sécurisé pour se reconstruire, acquérir des compétences clés, et se rapprocher du monde professionnel.
Les contrats aidés, un tremplin vers l’emploi
Autre levier majeur de l’insertion professionnelle des jeunes : les contrats aidés. Ils permettent aux employeurs de recruter plus facilement en bénéficiant d’aides financières.
Plusieurs contrats ciblent les jeunes :
- Les contrats d’alternance (apprentissage ou professionnalisation) : ils s’inscrivent dans la formation d’un étudiant.
- Le parcours d’accès aux carrières des trois fonctions publiques (PACTE) : pour les jeunes sans diplôme ou avec un niveau inférieur au bac. ce parcours permet aux jeunes n’ayant pas de diplôme (ou inférieur au bac) d’accéder à un emploi dans la fonction publique en alternance pendant deux ans. Suite à ces deux ans, le jeune est titularisé à son poste.
- Contrat Initiative Emploi Jeunes (CIE Jeunes) : un contrat permettant des aides financières à destination des employeurs pour le recrutement d’un jeune âgé de moins de 26 ans. L’employeur doit assurer un suivi du jeune en désignant un tuteur au sein de l’entreprise, en lien avec le conseiller Mission Locale ou France Travail.
Grâce à ces contrats, les jeunes acquièrent une première expérience, souvent décisive pour la suite de leur parcours.