Santé mentale : que peuvent faire les collectivités locales pour leurs administrés ?

Santé mentale et collectivités

La crise sanitaire de 2020 a mis en évidence l’ampleur des souffrances psychiques au sein de la population. En France, près d’une personne sur cinq est concernée par une maladie mentale ou des troubles psychiques, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Chez les jeunes de 18 à 24 ans, les passages aux urgences pour tentative de suicide ont augmenté de 27 % depuis 2020, selon Santé Publique France. Face à cette situation préoccupante, le gouvernement a décidé de faire de la santé mentale la grande cause nationale de l’année 2025.

Les collectivités territoriales se trouvent en première ligne dans la gestion de cette crise. Selon une enquête de l’UNCCAS, 94 % des centres communaux et intercommunaux d’action sociale (CCAS et CIAS) considèrent la santé mentale comme une priorité sur leur territoire.

Dans ce contexte, une question essentielle se pose : comment les collectivités territoriales peuvent-elles agir concrètement pour répondre aux enjeux de santé mentale à l’échelle locale ?

Le Conseil Local de Santé Mentale : pilier local d’une politique de santé mentale structurée

Pour agir efficacement en matière de santé mentale, les collectivités disposent d’un levier structurant : le Conseil Local de Santé Mentale (CLSM). Ce dispositif met en place une instance de concertation et de coordination des acteurs pour la mise en place d’actions concrètes en santé mentale à l’échelle locale. Actuellement, 25% des communes disposent d’un CLSM.

Des objectifs précis au service des territoires

Le CLSM poursuit trois objectifs clés :

  • D’abord, il lutte contre la stigmatisation liée à la santé mentale, en faisant connaître et en sensibilisant la population sur les troubles psychiques,
  • Ensuite, il agit sur les déterminants de la santé mentale comme l’environnement de vie, les conditions socio-économiques ou encore l’accès aux services en favorisant l’accès à l’éducation, à l’activité physique ou aux services d’accompagnement et de soins,
  • Enfin, il favorise l’accessibilité aux soins en mettant place des formations à destination des agents de la collectivité ou en déployant des équipes mobiles en santé mentale.

Un fonctionnement basé sur le diagnostic et la coordination

Dans un premier temps, un diagnostic en santé mentale du territoire doit être mis en place. Ce diagnostic permet d’identifier les besoins et les priorités d’action. Il sert ensuite de base à un programme d’actions local, pensé à la fois pour les professionnels et le grand public.

Pour l’élaboration de ce diagnostic, faire appel à un bureau d’études comme Ithéa peut s’avérer décisif.

Ithéa accompagne les collectivités locales sur les politiques sociales, son intervention repose sur trois piliers complémentaires :

  • Un diagnostic local robuste, basé sur des données statistiques précises et contextualisées.
  • Des outils de concertation efficaces, permettant de réunir tous les acteurs du territoire : institutions, associations et agents de la collectivité afin de faire émerger des solutions concrètes et partagées.
  • Des démarches participatives, telles que des ateliers collaboratifs ou des enquêtes citoyennes afin d’intégrer la population à la démarche.

Pour garantir son efficacité, il est essentiel d’articuler le CLSM avec les autres dispositifs existants à l’échelle locale, notamment :

  • Le Contrat Local de Santé (CLS) : les deux dispositifs peuvent fonctionner ensemble ou être mutualisés selon le contexte local.
  • Le Projet Territorial de Santé Mentale (PTSM) à l’échelle départementale: le CLSM enrichit le PTSM par une vision de terrain et permet la mise en œuvre concrète de ses actions.

Former les agents aux premiers secours en santé mentale : une nécessité

La prise en charge de la santé mentale à un niveau local peut également se concrétiser au quotidien dans les interactions entre les agents publics et les habitants. Or, les agents sont encore peu formés à ces situations sensibles.

Des agents en demande de formation et de sécurité

Selon l’UNCCAS, 98 % des CCAS et CIAS souhaitent renforcer leur action en santé mentale, mais seuls 29 % des agents sont formés aux premiers secours en santé mentale (PSSM). Pourtant, les besoins sont réels :

  • Mieux comprendre les troubles psychiques.
  • Accompagner les publics en souffrance.
  • Renforcer le lien avec les structures spécialisées.
  • Se sentir plus en sécurité face à des comportements difficiles ou agressifs.

Former les agents est donc un levier essentiel pour agir efficacement.

Une formation accessible et efficace : la formation aux Premiers Secours en Santé Mentale

La formation aux Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM) permet aux agents :

  • De repérer les signes de souffrance psychique.
  • D’intervenir en cas de crise.
  • D’orienter les personnes vers les dispositifs adaptés.
  • De préserver leur propre santé mentale dans des contextes parfois tendus.

La formation initiale dure 14 heures. Elle est complétée par des groupes de travail internes, organisés une à deux fois par an. Ces sessions permettent de partager les retours d’expérience et de maintenir les compétences.

Elle peut être dispensée par l’association PSSM France, le CNFPT ou encore la Croix-Rouge. Les résultats sont significatifs : 54 % des agents formés utilisent leurs acquis plus d’une fois par semaine, et 29 % au moins une fois par mois.

La santé mentale représente un défi majeur pour les territoires. Les collectivités locales, en première ligne, disposent de plusieurs outils concrets pour y répondre. Face à l’ampleur des enjeux, agir localement devient une condition essentielle pour améliorer la santé mentale de tous.

Ithéa accompagne les collectivités dans l’élaboration d’un diagnostic local en santé et dans l’élaboration d’un plan d’action.

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